Adieu Vanina!

Théâtre
Editions A fior di carta


Immaculée

  • Est-ce la mémoire hallucinée d’une nuit d’épouvante qui n’en finit plus ? Ou peut-être encore la voix sourde d’un oracle qui ne prédit pas l’avenir mais rapporte l’inter-dit du passé ? Résolument verticale, de la fragilité de ses mots à l’épaisseur du silence où elle déplace sa chair martyrisée, Immaculée traverse guerres et génocides. Tour à tour, elle emprunte les traits d’une mère, d’une fille, d’une aïeule, de toutes celles sur qui la main des bourreaux s’est acharnée. Le souffle d’Immaculée libère la parole des rescapées. Viols, exactions de toutes sortes, tortures les plus hideuses, assassinats : la litanie des crimes semble ne jamais pouvoir s’arrêter. Immaculée rappelle les mortes à la vie afin de révéler, dans un violent tremblement de texte, l’irréparable blessure faite en elles à l’humanité. Odyssée infernale où victimes et bourreaux sont condamnés à se côtoyer, ce monologue polyphonique est également une prière pour le repos des morts, une incantation à expulser les démons, une injonction d’amour aux vivants.


 

 

"J’ai lu votre très beau texte. 

Il est glaçant, terrible, et on ne sort pas indemne de sa lecture." 

Jean-Jacques Beineix. 

Auteur-réalisateur 


  • Quelques précisions afin de planter les motivations et le contexte qui ont concouru à la rédaction de ce récit. Sensibilisée et émue par Yolande ou les blessures du silence le film documentaire de Léandre-Alain Baker sur le témoignage d'une femme rwandaise rescapée du génocide, cette atteinte à l'humanité et à la féminité a conduit Anna Maria Celli à s’intéresser à la question. Elle a ainsi lu et collecté de nombreux témoignages et voix de femmes ayant subi des sévices durant des conflits armés, inter ethniques ou religieux dans le monde. Découvrant les mots de l’indicible, elle a eu le sentiment que ces voix devaient être portées et que la poésie était l’espace le plus juste pour ce faire. Aussi, a-t-elle écrit une petite série de poèmes, gardés dans ses tiroirs. Plus tard, tenue par l’idée que ces histoires ne devaient pas être ensevelies, elle a proposé à Léandre-Alain Baker, qu’ensemble ils composent un long monologue qui donnerait à entendre une parole survivante et qui pourrait également être destiné à la scène. Après des recherches, lectures, auditions, un texte de base a été écrit à partir duquel, ils ont tissé, détissé, retissé ce récit. L’endroit d'où parle Immaculée n'est pas spécifique à un pays précis, les deux auteurs se sont  affranchis des témoignages recueillis pour bâtir une pure fiction. Immaculée est une œuvre originale et non un recueil de faits réels.